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Une démocratie fragilisée : comment faire vivre le modèle démocratique français aujourd’hui ?

Peu avant la récente mobilisation au sujet de la réforme des retraites, les élèves des terminales générales 1 et 2 ont dû réfléchir aux nouvelles dynamiques et aux transitions possibles de la démocratie française.

Le programme d’Education Morale et Civique porte en terminale sur « La démocratie, les démocraties ». En première partie d’année, les élèves se sont réappropriés les fondements de notre modèle républicain, en termes de valeurs et de fonctionnement des institutions. Ils se sont ensuite interrogés sur les signes d’une fragilisation manifeste de ce modèle aujourd’hui. Ont ainsi été abordés les thèmes de l’abstentionnisme, de la défiance vis-à-vis des institutions et de leurs représentants, des menaces qui peuvent peser sur les journalistes et la liberté d’expression, et des nouvelles formes de revendication, comme le mouvement des Gilets Jaunes.

En décembre, débute alors un projet qui mobilise nos élèves tant sur le plan de la forme que du contenu. Marina Leggiero, rédactrice, est conviée au lycée pour les familiariser, par binômes, à la rédaction d’articles web. Il s’agit de présenter différentes propositions destinées à renforcer la vitalité démocratique en France, de façon synthétique et abordable, mais sans renoncer à un contenu rigoureux. Les articles qui suivent sont une sélection effectuée parmi tous les travaux rédigés.

Articles :

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        Le journalisme d’investigation : pourquoi est-il si important dans notre démocratie ?

        Le journalisme d’investigation cherche à accroître la transparence des politiques, autres figures publiques et institutions et les amène à rendre des comptes.

        Fin 2020, en plein débat sur la loi sécurité globale, un média a publié une enquête sur les agressions, insultes racistes et mensonges de policiers français provoquant une mobilisation générale qui a ainsi mis en lumière ce type de journalisme.

        Cette forme de journalisme d’enquête, qui se base souvent sur la vérification des faits, des interviews et des recherches, a pour but de promouvoir une plus grande clarté autour de certaines questions ou événements. En effet afin d’être en mesure de prendre des décisions éclairées, notamment lors des élections, les citoyens doivent comprendre de manière précise ce qui est en jeu et ce qui se passe dans leur pays. Par exemple les hommes et femmes politiques respectent-ils la loi ? Les travaux publics font-ils l’objet de détournements ? Les intérêts des lobbies ont-ils une influence indue sur le processus législatif ? Les journalistes d’investigation cherchent à répondre à toutes ces questions et ont révélé des informations qui ont permis d’apporter changements d’opinions et une moralisation de la vie politique.

        NURPHOTO VIA GETTY IMAGES sur le HUFFPOST

        Ci-dessus : en 2017, l’affaire Fillon (ou Penelopegate) emploi fictif de Pénélope Fillon, révélé par le journal le Canard Enchaîné. La République a alors été secouée, François Fillon étant alors en période de campagne.

        Le journalisme d’investigation joue un rôle critique dans notre démocratie et en particulier pour presse libre et indépendante. Cependant l’investigation implique d’assumer une posture délicate : en dénonçant des transgressions ou des dysfonctionnements, les journalistes d’enquête prennent et acceptent le risque d’être critiqués, attaqués, voire condamnés à leur tour, certains journalistes ont même payé de leur vie leur obstination et leur persévérance à vouloir dénoncer les pratiques immorales et souvent illégales d’individus ou d’institutions au pouvoir important, par exemple le 18 novembre 2022 où le journal Mediapart a été empêché de publié une enquête sur le maire de Saint-Etienne.
        Toutefois en France l’Article 10 de la Convention européenne des droits de l’homme protège les journalistes et la liberté de presse.

        Thibault LASSALLETTE et Théo TRAVERSARI OSICKI

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        Fracture démocratique: la participation politique des français comme solution?

        La constante augmentation du taux d’abstentionnisme à travers chaque participation électorale conduit à réexaminer la place du vote parmi les outils d’expression à la disposition des citoyens. De là il est intéressant de se demander si de nouvelles formes de démocraties plus sociales et participatives peuvent être en état de réconcilier les citoyens français avec la vie politique.La démocratie participative et la démocratie délibérative sont des concepts qui accordent une place centrale aux citoyens dans un système de gouvernance.

        La démocratie participative est une forme d’organisation politique qui est fondée sur le renforcement de la participation des citoyens à la prise de décision politique. Cette participation peut prendre diverses formes comme celles de concertations, consultations, collaboration ou encore référendum. On retrouve ce principe en Suisse par exemple.
        La démocratie délibérative quant à elle, encourage les discussions et les débats constructifs afin d’arriver à des décisions qui reflètent les intérêts de la majorité tout en prenant compte les perspectives minoritaires. Ce modèle a été adopté par l’Irlande avec ses assemblées citoyennes.

      • De nos jours la France est une démocratie représentative. C’est à dire qu’à travers le vote, les citoyens expriment leur volonté par intermédiaire de représentants élus. Néanmoins plus de la moitié des Français (57%) estiment lors des présidentielles de 2022 que la démocratie fonctionne mal. Pourtant le trait le plus caractéristique de la démocratie, la participation électorale est en constant déclin, notamment en juin dernier au cours des élections régionales avec un taux d’abstentionnisme record de 65%. De nombreuses raisons expliquent cela : notamment une crise de représentativité accompagné d’un sentiment de lassitude et d’incapacité à changer le statut quo.
        Dans ce contexte, inclure davantage les Français dans le processus décisionnel pourrait constituer une solutions à certaines de ces méfiances. Ainsi l’instauration d’une démocratie participative ou celle d’une démocratie délibérative est une piste intéressante à envisager.

        Marie GAUBICHER TOMASONI.

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        Avis de disparition : mais où est passé le dialogue social ?

        Aujourd’hui menacé, (non nous ne parlons pas des pandas roux) le dialogue social, aurait bien besoin d’être retrouvé !

        Grèves agressives, salariés mécontents, syndicats ignorés et un gouvernement dépassé : le dialogue social est aujourd’hui considéré comme étant « en panne ». Mais d’ailleurs, qu’est-ce que le dialogue social ?
        Il s’agit d’une négociation collective entre des travailleurs, souvent groupés dans des organisations syndicales, l’Etat et des organisations patronales, pour mieux définir les règles d’un milieu professionnel. Son objectif ? Mettre en place une réelle cohésion interne ainsi qu’une relation de confiance afin de développer le sentiment d’appartenance et de loyauté des salariés. Le dialogue social est important car il permet aussi une résolution efficace des problématiques économiques et sociales majeures en entreprise. Aujourd’hui, ce dialogue social est de plus en plus ressenti comme illusoire !

        Les attentes :

        © Lelivrescolaire

        La réalité :

        © LaTribune

        Mais alors, que faire pour renouveler le dialogue social ?
        En France, le taux de syndicalisation de 8% est très faible par rapport à ses voisins européens (Allemagne 18%, Royaume-Uni 25%, Italie 35%). De plus, les salariés au sein d’entreprises n’ont pas toujours la possibilité de s’exprimer directement et collectivement avant toute négociation.
        La rénovation du dialogue social peut passer par la loi, une reprise de confiance envers les syndicats, mieux tenir informés les salariés et surtout organiser des actions concrètes au sein même des entreprises. Il est par exemple possible d’instaurer des réunions collectives régulières, faire connaitre les positions de chacun car le dialogue social est avant tout un enjeu collectif à ne pas négliger.

      • Nina AUBOIN ET Nathan GILLOT.

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        Droit de vote à 16 ans : une loi vraiment en faveur de la jeunesse ?

        Le droit de vote initialement à 18 ans pourrait être abaissé à 16 ans. Cette proposition de loi donne un coup de jeune, modernise la politique.

        « Et puis 16 ans, c’est la majorité pénale » affirme Jean-Luc Mélenchon, candidat aux élections présidentielles en 2017. Selon lui c’est l’âge adapté pour prendre une décision politique. En effet, abaisser le droit de vote à 16 ans permettrait aux jeunes de s’impliquer davantage dans la vie politique. La jeunesse est considérée comme la clef du monde de demain. Lui donner le droit de vote pourrait aider à diminuer le taux d’abstention des moins de 35 ans qui s’élevait déjà à 70% pendant les élections de 2022. De plus en 1974 Valéry Giscard d’Estaing avait abaissé le droit de vote à 18 ans, ainsi réitérer l’expérience serait surement bénéfique.

      • (Illustration) (VANESSA MEYER / MAXPPP)

      • Cependant les avis divergent, la sénatrice LR Nadine Bellurot évoque l’importance du recul et de la maturité pour voter. Selon elle, il serait impossible de dissocier majorité civile (18 ans) et majorité électorale. Mais qu’en pensent les jeunes ? D’après notre enquête au lycée des Eucalyptus, 75% sont défavorables à cette proposition de loi. L’influence des réseaux sociaux, la désinformation, le manque d’intérêt pour la politique seraient les principales raisons de ce choix.

        GERBIER AMIGONI Violette et GAUBICHER-TOMASONI Lou-Ann

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        DROIT DE VOTE A 16 ANS : la solution miracle contre l’abstentionnisme ?

        La question d’abaisser le vote de 18 à 16 ans est due à une hausse de l’abstention. Cette idée qui devrait amener les gens à porter plus d’intérêt à la politique suscite de nombreux débats de par ses avantages et ses inconvénients.

        Plusieurs pays européens permettent de voter dès 16 ans. C’est le cas, par exemple, de l’Autriche, premier pays du continent à abaisser ainsi l’âge du vote. Même chose à Malte. Dans ces deux pays, toutes les élections sont concernées, comme l’indique ce forum belge.
        Pour la France c’est un combat différent car le taux d’abstention s’aggrave chaque année en particulier parmi les plus jeunes de nos concitoyens. Au premier tour des municipales de mars 2020, seuls 28 % des électeurs de 18-24 ans se sont rendus aux urnes, contre 57 % des plus de 60 %. Aux élections présidentielles de 2017, environ 60 % des 18-24 ans se sont déplacés aux urnes contre 80% des plus de 60 ans comme le montre ce graphique. Si celle-ci est la résultante d’un ensemble de facteurs individuels, sociaux, démographiques et politiques, la participation électorale peut être encouragée par deux mesures simples et concrètes. La première disposition de cette proposition vise à abaisser l’âge de vote de dix-huit à seize ans. Cette disposition concernerait environ 1 500 000 jeunes âgés de 16 et 17 ans.
        D’après une enquête effectuée dans le lycée des eucalyptus à Nice, nous avons interrogé des élèves entre 15 et 19 ans, et 68% seraient contre le droit de vote et 27% seraient pour tandis que 5% n’auraient pas d’avis sur le sujet.
        Un autre problème se pose, comme le dit Annick Percheron, on ne naît pas intéressé à la politique, on le devient. Ainsi beaucoup d’adolescents de 16 ans pensent ne pas connaître assez la politique pour voter et 82% des personnes interrogées pensent que ce vote sera un doublon de celui des parents.
        Pour d’autres l’argument qui revient assez souvent est que l’âge du droit de vote devrait rester logiquement couplé à l’âge de la majorité civile et si cette majorité était abaissée, d’autres débats seraient nécessaires, comme celui sur la majorité pénale. Questions complexes qui font dire à certains qu’il n’est pas nécessaire d’abaisser l’âge du droit de vote pour que les jeunes qui le veulent s’impliquent et s’intéressent à la politique.
        Pour conclure le droit de vote à 16 ans divise la population française, entre une partie qui pense que ce n’est pas une bonne solution pour abaisser le taux d’abstention de plus en plus élevé depuis ces dernières années et ceux qui pensent que justement ce nouveau droit pourrait permettre aux jeunes de s’intéresser plus tôt à la politique et à terme réduire le taux d’abstention.

        Enzo Luzon et Cochu Antoine

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        Les journalistes d’investigation : Une nécessité pour une démocratie ?

        Pour qu’une démocratie perdure, nous avons besoin d’une chose essentielle, l’information. Nous devons avoir accès à la vérité et pour y arriver qui de mieux que les journalistes d’investigation ?

        Les journalistes d’investigation ne seraient-ils pas en réalité les Sherlock Holmes des temps modernes ? Leur rôle premier est de trouver la vérité et plus important encore, de la dévoiler. Grâce à eux de nombreux scandales dissimulés ont pu être exposés au grand jour comme par exemple le scandale de l’amiante ou encore celui du Watergate. Ces personnes sont en vérité celles qui sont les plus proches de cette réalité qu’on ne soupçonnerait pas sans eux. Elles jouent en quelque sorte le rôle de lanceurs d’alertes en rendant public ce qui est insoupçonné. Pour les illustrer nous pouvons nous intéresser plus précisément à une des plus célèbre affaire américaine, l’affaire du Watergate. Durant cette affaire, deux journalistes d’investigation ont réussi à dévoiler l’implication illégale du président américain Richard Nixon lui-même. Grâce à eux celui-ci à pu être démasqué et être forcé à démissionner. Ce qui nous montre bien l’importance que ces journalistes ont dans notre société. Bien sûr en France nous avons nous aussi notre lot de scandales dévoilés entre les activités pharmaceutiques ou encore l’évasion fiscale.

        L’affaire du Mediator. © AFP – Laurence Saubadu, Riwan MARHIC

        Elise Lucet est sans nul doute une des journalistes d’investigation français les plus connus, notamment en tant que présentatrice du « Journal 19/20 ». Après cela elle se concentre vite sur des émissions comme « Cash investigations » ou encore « Pièces à convictions » ce qui révèle de plus en plus son attirance pour ce type de journalisme. En effet Luc Hermann, expert de l’investigation disait même : « C’est une journaliste à l’évidence, pas une animatrice. » Vu de l’extérieur avec une réputation de journaliste préférée des français le rôle de journaliste d’investigation paraitrait être une voie royale. Néanmoins, de nombreux désavantages viennent assombrir le tableau, en effet Elise Lucet a souvent eu des critiques à essuyer ; On l’accuse souvent d’en faire trop quand elle court après les informations, des informations personnelles ont déjà été divulguées à la télévision et bien souvent on l’a accusé elle et son émission de ne révéler qu’une partie des informations au risque de déformer les propos de certains interviewés. Comme disait la directrice de l’agence Proches : « Élise Lucet est la journaliste préférée des Français, jusqu’au jour où elle traite d’un sujet qu’ils maîtrisent ».

        En conclusion, le rôle de journaliste d’investigation quoique essentiel pour une démocratie est un rôle qui est partiellement apprécié est malheureusement qui peut être très difficile à porter pour certains.

        Clara YAHIAOUI.

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        Les réseaux sociaux : en quoi renforcent-ils la démocratie ?

        Les nouveaux médias et notamment les réseaux sociaux permettent une meilleure diffusion de l’information. Cela permet à tous de s’informer et de donner son opinion politique.

        Déjà présente dans les médias classiques la vie politique se place désormais au cœur des nouveaux médias et notamment des réseaux sociaux. Une place qui lui permet de s’inscrire dans la vie quotidienne des français.
        Grâce à de nouveaux moyens de diffusions tel que les nouveaux médias comme par exemple Facebook, Twitter ou YouTube l’accès à l’information est facilité. Par exemple, plus de 7,5 millions de publications en lien avec l’élection présidentielle ont été partagées entre le 21 et le 28 mars 2022 sur les réseaux sociaux, soit 4,5% de plus que la semaine passée.
        Les nouveaux moyens de diffusion ont permis à tous les citoyens peu importe leur rang social ou leur position géographique de participer au débat public et de donner leur avis et leur opinion dans tous les domaines notamment politiques. Les médias sociaux participent à l’éveil de la conscience politique grâce à leur dimension planétaire.
        Les nouveaux médias permettent aussi aux institutions politiques et à la population des interactions, et peuvent ainsi faire remonter des préoccupations directement au gouvernement.

        Depuis les années 1990, le Front national (aujourd’hui Rassemblement national) a un ancrage sur internet, il avait été le premier parti à ouvrir un site internet pour se détacher des médias traditionnels dont ils n’étaient pas satisfaits. Marine Le Pen bénéficie ainsi d’une forte présence sur les réseaux et existent depuis longtemps.
        Il faut cependant se méfier des informations propagées sur les réseaux sociaux car certaines sont des fake news. Les réseaux peuvent également être utilisés pour de la propagande de la part des politiques. Les algorithmes des réseaux sociaux empêchent aussi l’accès à toutes les informations, ils privilégient les informations qui se rapprochent de vos centres d’intérêt et vous empêche de vous informer totalement.
        Certains politiciens utilisent même les réseaux dans un aspect markéting comme aux Etats-Unis avec Donald Trump.

      • Sondage de Visactu
      • Sondage du groupe Marmeladz

    Lucie ROZE et Khadidja THIAW.

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    La 6ème République : Un Renouveau Démocratique ?

    La Vème République fait face à une hausse de l’abstention et une diminution de l’implication citoyenne. L’idée d’une nouvelle constitution, c’est-à-dire une VIème République, est ainsi apparue.

    « J’abolirai la Vème République pour redonner le pouvoir au peuple ! » : c’est l’idée que Jean-Luc Mélenchon propose pour faire face à la crise démocratique en France.
    L’objectif principal de ce changement est de mettre fin au régime semi-présidentiel qu’est la Vème République. Dès 1958, une opposition apparait contre ce régime suite à une instauration en période de crise (insurrection à Alger) ou Charles de Gaulle a imposé cette nouvelle constitution.
    Cette nouvelle république permettrait d’augmenter l’implication des citoyens dans les décisions politiques, l’élaboration des lois et dans la gestion des collectivités territoriales. (lien vers article démocratie participative/délibérative: Marie GAUBICHER TOMASONI)
    Il y aurait aussi la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC), du droit de vote pour les étrangers aux élections locales, d’une initiative législative pour les citoyens, ou encore l’obligation de passer par le référendum pour réviser la Constitution ou pour ratifier un traité international
    Cela mènerait à un régime parlementaire dans lequel le gouvernement récupérerait le pouvoir exécutif et serait responsable devant le Parlement et remettrait la démocratie au centre de notre République.Organigramme de la constitution de la VIéme République

    Il y a incontestablement une régression de la citoyenneté en France. On vote moins, on s’encarte moins ; les partis politiques comme les hommes et les femmes politiques qui les composent sont majoritairement rejetés par la population (seulement 12% de la population a confiance en eux). Le problème vers lequel le régime se dirige provient moins d’une menace extérieure à la République, mais à un effondrement même de sa structure. L’augmentation de l’abstention et du désaveu des représentants politiques en est une marque profonde. De plus les générations les plus jeunes n’ont jamais voté pour un référendum. La démocratie ne s’impose pas seulement de manière théorique, elle doit s’inscrire dans la pratique.
    Cependant, le régime parlementaire qui serait mis en place avec l’instauration d’une VIème République est un régime ayant déjà existé auparavant lors de la IVème République. Mais celle-ci fut instable politiquement…

    Evolution du taux d’abstention aux élections législatives françaises lors de la Vème République

    Andee IORIO DE MARCO et Harry SENAC.

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    Lanceurs d’alerte : un rôle essentiel pour la démocratie ?

    Le lanceur d’alerte est généralement un employé qui agit seul ou en groupe, qui tente d’attirer l’attention sur l’existence d’un danger ou d’une atteinte à l’intérêt général dont les responsables souhaiteraient cacher l’existence. Mais, joue-t-il plus un rôle essentiel pour la démocratie ou au contraire est-il porteur d’idées anti-démocratiques ?

    L’article 6 de la loi du 9 décembre 2016 « Sapin 2 » définit le « lanceur d’alerte » comme « une personne physique qui révèle ou signale, de manière désintéressée et de bonne foi, un crime ou un délit, une violation grave et manifeste d’un engagement international régulièrement ratifié ou approuvé par la France, d’un acte unilatéral d’une organisation internationale pris sur le fondement d’un tel engagement, de la loi ou du règlement, ou une menace ou un préjudice graves pour l’intérêt général, dont elle a eu personnellement connaissance ». En France, Le 21 mars 2022, la loi « Sapin 2 » est modifiée afin d’améliorer la protection des lanceurs d’alerte. Aux Etats-Unis, on peut citer l’exemple de Bradley Birkenfeld qui va révéler les pratiques illégales de la banque concernant le démarchage de nouveaux clients sur le territoire américain : il va écoper d’une peine de prison pour complicité de blanchiment de fraude fiscale, mais recevra après sa peine 104 millions de dollars en raison de ses révélations ayant permis des redressements fiscaux. En effet le lanceur d’alerte fait des révélations parfois de sujets confidentiels et met à la portée de tous des secrets comme le secret médical, le secret de vie privée, ou autres et font alors atteinte à la démocratie. Néanmoins pour justifier son acte le lanceur d’alerte se réfère à un rôle démocratique, en effet il incarne la possibilité pour tous de remplir son devoir citoyen en dénonçant une atteinte à l’intérêt général. Le lanceur d’alerte incarne une nouvelle forme d’engagement civile en faveur de l’intérêt public et joue alors un rôle essentiel pour la démocratie en agissant pour la transparence avec les citoyens. D’autre part, certains lanceurs d’alertes le font dans le cadre professionnel et on parle alors de journaliste d’investigation.

  • « Le lanceur d’alerte » par Miss Lilou

  • Si on s’intéresse de plus près à qui sont les lanceurs d’alertes on peut étudier le cas de la française Stéphanie Gibaud. Stéphanie Gibaud, banquière chez UBS France, est chargée de fidéliser et attirer les clients en développent sur le territoire français des partenariats avec des enseignes prestigieuses et en organisant des événements. Sa vie va changer en juin 2008 quand sa supérieure lui demande de supprimer les dossiers compromettant sur l’évasion fiscale de certains clients, mais Stéphanie n’agira pas. Suite à son refus d’obéir, elle va subir beaucoup de harcèlement et de discrimination mais ne va jamais baisser les bras. Avec les informations récoltées durant les réunions, Stéphanie avertira les collaborateurs de la banque mais ce geste va la conduire à un procès, comme elle le dit sur son site : « en 2010, UBS France a porté plainte contre moi pour diffamation ; la banque perdra ce procès et après des mois de pression et de complications professionnelles, je serai finalement licenciée en février 2012. ». Mais elle finira par obtenir gain de cause car son accusateur a finalement perdu au tribunal car on ne peut pas diffamer un employé et déposer plainte pour diffamation contre cet employé en espérant gagner. Son histoire ayant été très médiatisée, cela lui permettra de mettre en avant le rôle et la vie des lanceurs d’alertes notamment grâce à son ouvrage “La femme qui en savait vraiment trop” paru en 2014 et qui retrace son affaire avec UBS France. Elle a obtenu en janvier 2015, pour la publication de cet ouvrage, le prix Ethique de l’association Anticor. Et huit mois plus tard, elle a été nominée pour le Prix Sakharov aux côtés de deux autres lanceurs d’alerte, Edward Snowden et Antoine Deltour. En septembre 2019, elle a fini par être décorée pour son courage par le Lieutenant-Colonel Lianos de l’Association des Anciens Combattants de la Légion Etrangère.

    Roxelane ROZIER.

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    Réseaux sociaux: Quel rôle dans la démocratie?

    En France, 90% des personnes sont internautes et plus de 53.5 millions utilisent quotidiennement les réseaux sociaux pour s’informer. Depuis les années 2000, Internet prend de plus en plus de place dans les foyers français. De fait, la vie démocratique passe inévitablement par ces nouveaux médias qui jouent un rôle essentiel dans le partage de l’information.

    Pour les citoyens, les réseaux sociaux sont une source précieuse d’information. Ils permettent à la fois d’être informé en temps réel, de participer aux débats publics ou encore de mobiliser des personnes autour d’une cause. Par exemple, le mouvement de grève organisé en Noël 2022 par les employés de la SNCF n’a pas été organisé par des syndicats, mais à l’aide des réseaux sociaux, qui ont permis de relayer l’information.
    Aussi de nouveaux médias tels que Hugo Décrypte ou Brut cumulent des millions d’abonnés sur le web. Selon Les Echos, Brut est« […] un média global. Leurs vidéos traitent de sujets qui parlent à tous les Millennials : la diversité, l’environnement, le droit des femmes, etc. Et cela leur permet de traverser les frontières en touchant cette tranche d’âge dans le monde entier ».
    “68% des 18-24 ans estiment que les politiques se désintéressent de la jeunesse” d’après RTL. Les politiciens l’ont saisi et utilisent de plus en plus cet outil précieux pour communiquer avec leurs électeurs et connaître leurs préoccupations. Ils peuvent également être utilisés pour faire campagne et promouvoir un programme politique.

    Cependant les réseaux sociaux n’ont pas toujours un impact positif sur la démocratie.
    Les fausses informations et la désinformation peuvent être diffusées de manière massive, ce qui peut provoquer des effets néfastes sur la démocratie et la qualité de la décision politique, comme lors de la campagne présidentielle de 2017 où l’opinion publique a été influencée par l’apport de fake news par des groupes extrémistes et marginaux.
    Les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés par les gouvernements et les entreprises pour surveiller les citoyens et collecter des données sur leurs activités en ligne. Cela peut mettre en danger la vie privée et les libertés individuelles des individus. Une étude de la fondation Maif montre que plus de 70% des utilisateurs des réseaux sociaux sont “exposés aux risques de fuite d’informations sensibles”.
    Enfin, les réseaux sociaux peuvent détourner leurs utilisateurs de l’information, qui préfèrent se tourner vers le divertissement que de s’intéresser à la vie démocratique.

    Axel JUPIN et Marin LAURENT-TOCQUET.

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    MANIFESTER, REVENDIQUER : UN BON MOYEN DE FAIRE ENTENDRE LA VOX POPULI ?

    La liberté guidant le peuple, Eugène Delacroix, 1830.

    Les valeurs démocratiques Françaises s’imposent dès 1789 comme étant celles des manifestants : du sans-culotte qui a donné vie à notre démocratie au gilet jaune qui encore aujourd’hui descend dans la rue pour faire résonner sa voix.

    Les nouveaux mouvements sociaux : des vecteurs de notre démocratie ?

    Aujourd’hui, les anciens mouvements sociaux se renouvellent pour laisser place à d’autres formes de manifestations. Les citoyens occupent les espaces publiques, s’y installent comme lors des mouvements Les enfants de Don Quichotte ou bien des Gilets Jaunes. Les manifestants n’ont plus nécessairement de leaders, les manifestations ne s’organisent plus de la même manière le mouvement des “Nuit Debout” en est un bon exemple.
    Les mouvements sociaux apparaissent comme des moyens efficaces pour les Français de montrer leurs volontés au gouvernement. En effet, les grèves et manifestations en masse dans les villes sont quelque chose de quantifiable, de concret, de visuel, ce qui pousse les dirigeants à écouter leur peuple, même lorsqu’ils ne veulent pas entendre. Nous pourrions alors assimiler les mouvements sociaux à des référendums forcés.

    Les mouvements sociaux permettent-ils d’assurer que « la voix du peuple » ne soit pas ignorée?
    On peut en effet penser que les mouvements sociaux vont susciter une réaction du gouvernement mais rien n’assure le gain de cause des manifestants, comme ce fut le cas lors des manifestations contre la loi travail en 2016.
    Ces mouvements peuvent même desservir leur cause. A cause d’un manque d’encadrement des nouvelles grèves, on remarque de plus en plus de comportements violents de nos jours provenant à la fois des manifestants, les casseurs, comme lors des manifestations des gilets jaunes, et les “Black Blocs” plus récemment , mais aussi du côté des forces de l’ordre, comme lors de l’incident des Enfants de Don Quichotte, qui desservent parfois les intérêts des deux camps.
    Enfin, les manifestations publiques sont une forme de contestation qui n’est peut être plus en adéquation avec notre ère qui se tourne maintenant vers le numérique et les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux seraient alors un meilleur outil pour faire plier les gouvernements…

  • Cosmin ANDREICUT et Nais BRISSI.

     

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    Lutte contre le terrorisme : comment préserver nos libertés ?

    Certes le terrorisme est à l’évidence une terrible épreuve, difficile à surmonter pour les droits de l’Homme et la démocratie. Les Etats se doivent de prendre des mesures afin de réprimer et de sanctionner au mieux les actes terroristes, cependant tous les moyens ne sont pas admissibles.

    Quelles sont les dispositions mises en place et leurs limites ?
    Les lois et politiques adoptées pour lutter contre le terrorisme peuvent donner lieu, directement ou indirectement, à de graves limitations des libertés et droits fondamentaux. Depuis les attentats qui ont touché la France : Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, le Bataclan 13 et 14 novembre 2015, Nice le 14 juillet 2016, plusieurs lois et mesures de sécurité ont été mises en place. Nous avons une nouvelle loi sur le renseignement. Cette dernière vise à prévenir le terrorisme. L’état d’urgence permet d’avoir recours à des perquisitions et des assignations à résidence. Il sera ensuite renforcé rendant possible la fermeture des lieux culte salafistes, les pouvoirs de la police sont élargis. Les agents de sécurité (RATP, SNCF) sont habilités à procéder à des palpations et à des fouilles aléatoires. De plus, la loi de sécurité intérieure de 2021 a permis plus de 4.500 perquisitions, ordonné plus de 700 assignations à résidence ou encore fermé 46 lieux de culte et de réunion. Aussi, elle autorise les policiers à restreindre les déplacements d’une personne jugée menaçante, sans accord du juge.
    Ainsi que l’a expliqué un juge à l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne : « Si j’attends toujours que la bombe explose, on dira que le pouvoir judiciaire ne fonctionne pas bien et ne protège pas les autres droits fondamentaux; si j’anticipe, les critiques poseront la question suivante : “ Sommes-nous encore dans un pays démocratique ? ” Il est très difficile de trouver le bon équilibre ». Cependant, plusieurs moyens permettent de préserver nos droits fondamentaux face à la menace terroriste: apporter davantage de clarté à la définition du terrorisme, éviter de qualifier les activités légales de terrorisme, prévoir des garanties adéquates en matière d’habilitation et de supervisions des enquêtes, éviter de discriminer des groupes spécifiques.

    Eva BELKADI et Candice DANIEL.

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    Terrorisme: Une lutte entre libertés, démocratie et sécurité

    Face à certaines menaces nous sommes contraints d’empiéter sur des libertés individuelles voire collectives. Comment se prémunir des dangers extérieurs tout en conservant nos libertés ?

    Le terrorisme emploie systématiquement la violence pour atteindre des buts politiques ; les actes de violence (attentats, destructions, prises d’otages etc… ), comme L’attentat de la basilique Notre-Dame de Nice . Quant aux cyberterrorisme, il s’agit d’un ensemble de cyberattaques à caractère terroriste qui visent principalement un État ou un groupe d’États, un opérateur d’importance vitale, une entreprise, une institution ou une collectivité publique, par exemple la cyberattaque contre un hôpital de Paris.
    La lutte contre le terrorisme, y compris le cyberterrorisme, est un défi majeur pour les gouvernements à travers le monde. Pour faire face à cette menace, les gouvernements peuvent adopter des mesures de sécurité accrues telles que la surveillance et la collecte de données sur les citoyens, mais ces mesures peuvent également avoir un impact sur les libertés individuelles. La loi antiterroriste française de 2015 a étendu les pouvoirs de la police et de la justice pour lutter contre le terrorisme, mais a été critiquée pour son manque de transparence et de contrôle judiciaire indépendant. Il est important de trouver un équilibre entre la protection de la sécurité nationale et la préservation des libertés fondamentales. La coopération internationale est donc cruciale dans cet effort.
    En conclusion, la lutte contre le terrorisme est un défi complexe pour la France et le monde entier. Les gouvernements doivent agir avec prudence et transparence, en collaboration avec la communauté internationale, pour garantir la sécurité de leurs citoyens tout en préservant les droits fondamentaux.

    Kevin NOGUEIRA et Mohammad REZKI.

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    Comment faire vivre la démocratie aujourd’hui, à toutes les échelles ?

    © Radio France – Phéline Leloir-Duault

    Gilet jaune, #metoo, strike for climate… Est-on obligé de revendiquer pour se faire entendre ?
    Face à une démocratie fragilisée et une disparition du dialogue social, les mouvements sociaux traditionnel attirent de moins en moins de gens. Face à ça de nouveaux moyens de revendications apparaissent passant par des mouvements collectifs comme les gilets jaunes ou utilisant internet comme le #metoo
    A l’encontre des discours idéologiques jugés trop vastes, les nouveaux mouvements sociaux valorisent des objectifs précis souvent ponctuels comme certaines actions de militants écologiques notamment. Ils se singularisent par des actions collectives avec des formes de protestations moins traditionnelles, valorisant parfois un aspect festif (sit-in, pride…) ou une dimension symbolique comme le sont souvent les actions féministes. Ces nouveaux mouvements sont nés d’une défiance envers les anciens mouvements sociaux associés aux syndicats. Aujourd’hui moins de 10 % des français sont syndiqué (~1.9 millions).
    Mais malgré la forte expansion de ces mouvements sociaux, il est possible de relativiser leur influence, en France par exemple le mouvement #metoo a-t-il réellement un impact ?
    Au vue des résultats du rapport annuel 2023 du HCE sur l’état du sexisme en France le mouvement n’a pas eu l’impact escompté et l’égalité entre les hommes et les femmes n’est pas encore d’actualité. On peut aussi ce questionner sur l’influence du mouvement LGBT avec une augmentation de 28% du nombre de personne lgbt agressé es ces dernières années.

    Angelina TONARELLI

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