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Rencontre avec Virginie Pétrus au lycée Les Eucalyptus : comment le numérique a fait évoluer le métier de journaliste ?

En cours d’Enseignement moral et civique, la thématique générale de la liberté est au cœur de la réflexion : liberté individuelle/libertés collectives ancrées dans le quotidien des élèves. Par le biais de questionnements, de recherches documentaires, d’exposés et de présentations orales, la notion de Liberté est vue sous différents angles. Se confronter à une professionnelle dans le domaine des médias a apporté une vision plus concrète et pratique aux élèves.

Dans le cadre de l’EMC, Madame Paquier et Madame Berkesse avec les classes de seconde 3 et seconde 6 abordent les libertés autant individuelles que collectives, l’intervention de V.Pétrus a notamment donné des éclairages sur la notion de liberté d’expression.

« La course au scoop »

Après avoir recontextualisé l’histoire et l’évolution technique des médias, de 1800, en passant de l’essor de la presse écrite, aux années 2000 avec l’apparition des réseaux sociaux, à la fois médias écrits/audio/visuels/interactifs, il a été question de l’importance de bien s’informer dans un univers médiatique chamboulé. Aller à la source précise de l’information et savoir la vérifier auprès de différentes sources avant de la diffuser, sont des étapes essentielles. Cependant aujourd’hui c’est la course au « scoop », au « buzz » !

Le métier de journaliste a également évolué parallèlement à l’évolution des techniques. Grâce au numérique un média coûte moins cher, il a accès rapidement à grands nombres d’informations, il propose un accès très rapide à l’information et surtout cet accès est la plupart du temps gratuit. Certains métiers ou fonctions ont même tendance à disparaître ou à voir leur rôle modifié : les secrétaires de rédaction, les rédacteurs en chef, véritables vérificateurs de la fiabilité des informations, mais aussi les preneurs de son, les caméraman… les téléphones portables extrêmement perfectionnés peuvent aujourd’hui permettre aux journalistes de terrain la quête de l’immédiateté, la primeur de l’info et de faire du Tout en 1 (son, image, montage…). Avoir accès à un plus grand nombre d’informations permet aux citoyens d’être au courant, cependant l’aspect plus négatif reste que la course au scoop génère aussi le phénomène grandissant des fake news. Aujourd’hui, certains médias font le choix de revenir à une slow info : enquêter, analyser puis diffuser !

« Être journaliste, un métier où il est essentiel de se faire un réseau »

Être journaliste, selon V.Pétrus, c’est avant tout bien connaître son métier et ses enjeux. Pour sa part, après avoir démarré en étant pigiste, elle a eu l’occasion tout au long de sa carrière de toucher à toute forme de médias (presse quotidienne régionale, presse audio-visuelle, presse spécialisée) et a su se remettre souvent en question, n’hésitant pas à prendre des risques dans le domaine professionnel. « Être journaliste, ce n’est pas un métier simple, classique, il est essentiel de se faire un réseau, il est incontournable d’être tenace. »

Les élèves des deux classes ont apprécié l’intervention de V.Pétrus qui a su leur donner des clés pour mieux s’informer à partir d’exemples concrets, même si certains pensaient « déjà bien connaître le sujet » !

Cosmin a trouvé que l’intervention de V.Pétrus avait été au contraire « très utile » et qu’il avait appris « comment étaient créées et traitées les informations ». La présentation chronologique de l’évolution des médias a beaucoup intéressé Alexandre. Pour Antoine, ce qu’il a retenu c’est la façon dont les journalistes « trouvent » les informations qui pourront faire un scoop !

Comment vous informez-vous ? Etes-vous attentifs aux sources ? Quel genre d’informations partagez-vous avec vos amis/proches ? Autant de questions que V.Pétrus a abordé avec les élèves tout au long de son intervention, illustrant ses propos avec des exemples connus d’emballement médiatique finissant par échapper aux journalistes pourtant à l’origine de ces informations.

Concernant la question de la parité dans son domaine d’activité, V.Pétrus explique qu’il y a autant d’hommes que de femmes, le CSA est de plus en plus vigilant sur le sujet. Auparavant, il arrivait souvent que la distinction se fasse en fonction des domaines et des sujets (presse dite féminine, presse sportive…) mais cela est de moins en moins le cas.

« Vouloir être journaliste c’est avant tout bien connaître son métier, puis se spécialiser au fur et à mesure des opportunités. Personnellement, j’essaye toujours de mettre en œuvre ces deux principes : rester neutre et être factuelle ! » Virginie Pétrus

Peut-être cette rencontre, en toute simplicité, en toute honnêteté et au plus près des pratiques des jeunes d’aujourd’hui, citoyens en formation, aura déclenché des vocations ou un regard différent sur la consommation de l’information.