De 404 à 2022

En 2020, l’auteur Sabri Louatah publiait 404, un roman qui nous projetait en 2022, après l’élection de la nouvelle présidente de la République… Deux classes de terminales générales se sont emparées des thématiques de cette fable politique, qui se veut un miroir de nos tourments sociaux, politiques et culturels.

Après avoir travaillé en première partie d’année sur les implications géopolitiques des réseaux sociaux, les élèves de TG2 et de TG3 ont lu une sélection d’extraits du roman 404. Ils y ont identifié les thèmes qui traversent cette année leurs programmes d’histoire, de géographie, et d’EMC, mais aussi les deux campagnes électorales !

Quelles sont les implications géopolitiques des réseaux sociaux ?

La réponse des élèves de TG2

La réponse des élèves de TG3

« Dans la réalité, les deep fake existent déjà », raconte le romancier interviewé par Léa Salamé sur France inter. « Mais elles n’ont pas le niveau de perfectionnement que je leur imagine. Je les appelle des mirages. »
En effet, l’intrigue du roman se noue autour des deep-fakes. En 2022, l’image n’est plus forcément une preuve… Une réflexion a été menée par les élèves sur les manipulations et les détournements possibles des vidéos.
Mais au-delà, c’est leur partage, quasi instantané, commenté, qui démultiplie le piège. Ainsi, Marina Leggiero, journaliste spécialiste du web, est venue présenter l’utilisation des réseaux sociaux d’un point de vue professionnel en détaillant les avantages de cet outil de communication, et les précautions d’usage qu’il nécessite.

« Je suis parti d’un sentiment. Celui de ne pas être chez soi dans son propre pays. C’est un sentiment que je ressens. » Ainsi s’exprimait Sabri Louatah sur France inter en janvier 2020.
Le thème de l’intégration, sociale, territoriale, et du parcours lié aux origines est également clé dans ce roman mosaïque. Le point de vue choisi est résolument pessimiste, 404 plonge le lecteur dans une intrigue communautariste, séparatiste. La parole d’une population s’estimant laissée pour compte se libère. Communautés immigrées et monde rural en déprise se rencontrent là. Les élèves ont donc été amenés à réfléchir au séparatisme, à la crise migratoire, mais aussi à la diversité de la ruralité française.

Cette exploration des dérives d’un supposé communautarisme musulman par l’auteur se double d’un rappel incessant des relations compliquées entre la France et l’Algérie. La guerre est évoquée, ses implications en métropole, et ses mémoires non apaisées. Les élèves de TG3 ont ainsi visionné à l’Espace Magnan le film Loin des hommes réalisé par D.Oelhoffen en 2014, film mettant en scène deux hommes dans l’Atlas algérien en 1954, au tout début de la guerre. Mohamed affronte la justice française ; il est amené à rencontrer Daru.

Cet instituteur d’origine espagnole, au parcours très riche, apprend aux enfants arabes le français, ainsi que l’histoire et la géographie de la France. Pascal Génot, intervenant pédagogique en éducation à l’image et médias, est venu apporter à nos élèves divers éclairages sur le film. « On perçoit toujours un objet artistique en ayant des horizons d’attente spectatoriels… Le contexte général est annoncé dès le début du film mais ce qui fait l’originalité de la mise en scène c’est la présence du personnage de Daru notamment, porteur de différentes symboliques ! » explique P.Génot. Effectivement, les élèves attentifs ont très bien perçu le côté inattendu de ces deux personnages en présence : « J’ai aimé particulièrement le fait que D.Oelhoffen nous permette de focaliser notre attention sur le lien entre les deux personnages et donc sur l’évolution de leurs relations tout au long du film. » Nicolas N.
P.Génot précise encore : « Le schéma narratif proposé par le réalisateur est lui aussi original – le spectateur peut identifier deux « entrées » dans le film mais également deux « fins » ! » Les choix esthétiques et narratifs de D.Oelhoffen font donc de Loin des hommes, une œuvre à part, librement adaptée de la nouvelle L’hôte d’Albert Camus (1957), le romancier n’y fait cependant pas référence à la guerre d’Algérie et propose une fin définitive.

La guerre d’Algérie et Loin des hommes : pour approfondir

Par le biais d’une œuvre littéraire, le roman 404, d’une œuvre cinématographique, le film Loin des hommes, et l’intervention d’une journaliste spécialisée, les élèves des deux classes de terminale TG2 et TG3 ont ainsi pu voir s’incarner le programme de terminale en histoire, géographie, et EMC, mais aussi les thèmes politiques qui ont jalonné les campagnes électorales de 2022 !

L’apprentissage du français par le théâtre

Lucas : « Faire un spectacle devant un public ? Jamais de la vie Madame ! »

Des élèves de seconde Systèmes Numériques ont lu, écrit en atelier avec l’écrivaine, poétesse et essayiste Olympia ALBERTI et leur professeure de français Nadine GEHIN. Ils ont aussi appris à prendre la parole en public, guidés par des acteurs du dispositif « théâtre pour tous » de la Ville de Nice ainsi que par le metteur en scène et acteur Michel ANDRE présent au lycée dans le cadre d’un projet INES pour sa pièce « Le pas de l’autre ».

Ils ont été spectateurs, écrivains puis acteurs. Un apprentissage de la langue par le théâtre pour une connexion de l’écrit et de l’oral à travers une aventure humaine riche.

Au CDI

Tout a commencé par un changement de pratique, de lieu aussi. C’est au CDI, guidés par la professeure documentaliste Régine JULLIEN qu’ils ont été initiés et conseillés. Le but étant de trouver ‘ le bon livre’ pour chacun et renouveler l’expérience.

 

 

 

C’est en tâtonnant, en les écoutant et en les encourageant dans leur choix que peu à peu l’idée de lire n’a plus été connectée à un « il faut ! » mais un « découvrons … »

Dans les salles de théâtre :

« Moins il y aura de spectateurs, moins il y aura de citoyens. »

Régis DEBRAY

En voyant plusieurs spectacles en partenariat culturel avec la Ville de Nice, le Forum Jacques Prévert de Carros et la Région, ils ont été à la rencontre de la pensée puissante d’Albert CAMUS, celle engagée de Michel ANDRE et François GEMENNE sur les migrations climatiques. Une immersion avec l’acteur Franck GAZAL leur permettant, en connaissance, de se poser la question suivante : « Sommes- nous capables d’accueillir l’autre, au-delà de nos frontières géographiques et générationnelles ? » François GEMENNE
Mais ils ont aussi ri de bon cœur au spectacle « Cabaret de Monsieur Mouche » de Thomas GARCIA où le corps porte le message. Un message joyeusement déjanté leur permettant de prendre pleinement conscience que le corps est un merveilleux outil d’expression.

« Tout part du corps » leur a brièvement confié Muriel MAYETTE- HOLTZ, Directrice du TNN, lors de son lancement de projet « Lettres à mon amour », projet dans lequel ils ont été embarqués.

Réapprendre :

Le travail a été multiple. Il a fallu réapprendre à lire, poser les points, identifier les verbes de la phrase. « Le verbe, c’est le souffle, faites vivre ce souffle ! » leur a répété à longueur de temps leur professeure de français. Apprendre à se poser, s’ouvrir aux autres, sortir la voix, travailler sa prononciation, sa diction, son regard. Incarner, interpréter, vivre le texte et se laisser traverser par les mots. Une approche progressive transformant le travail en plaisir et en acceptation d’une exigence pointue car continue.

 

Tous n’ont pas adhéré mais ceux qui se sont engagés ont tenus et se sont transformés.

Avec les acteurs :

Il a fallu du temps et il a fallu faire montre d’une régularité aux ateliers avec leurs professeure de français Nadine GEHIN mais aussi, avec Ahmed FATTAT, acteur du TNN, avec Cédric JACOB venu en soutien pour insuffler un peu de son ailleurs poétique, aux rencontres avec Hugo MUSELLA, Compagnie Limit Larsen, Clément VIEU de la Compagnie Oléa et récemment avec l’acteur de cinéma et théâtre Sami BOUAJILA.

Au lycée et sur la Coulée Verte :

La première approche a eu lieu en douceur, en immersion au lycée lors de la journée de la Laïcité, le 9 décembre dernier. Le baptême du feu a eu lieu sur la scène du kiosque du TNN situé sur la Coulée verte jeudi 5 mai 2022. Autres textes, autre horizon, autre histoire en présence des classes du lycée Renoir de Cagnes sur mer et la classe théâtre du lycée François Raynouard de Brignoles.

 

Quel bonheur de les voir tous monter sur les planches et en ressortir galvanisés ! L’après-midi ne s’est pas terminé après les prestations de chacun. Les classes se sont rencontrées. Les élèves se sont reconnus et plus à travers cette aventure théâtrale commune qui les a réunis.

 

 

C’est aussi cela que ces projets éveillent. Rendre possible la rencontre des élèves du lycée professionnel avec des élèves du lycée général. Les échanges sont riches, les possibles ouverts.

Au Festival du livre

Vendredi 3 juin prochain, Catalina, Dominik , Bryan, Loic, Lucas, Adam, Amir, Mahaydi, Salah, Boubacar, Marceau , Matthieu et William vont faire l’ouverture du Festival du livre de Nice accompagnés des musiciens et chanteurs du Club Musique du lycée pour lire leurs textes et les jouer devant un public.
En attendant, ils s’entraînent, se préparent pour ce moment qu’ils savent important.

Laissons à Dominik et Salah le mot de la fin.

Dominik : « Il faudra être à la hauteur ! »
Salah : « Tu te mets une pression inutile. Dis-toi que t’es beau comme un prince et tout ira bien. »

Effectivement, la métamorphose est visible. Belle car fragile, belle car joyeuse, belle car elle nous échappe et par ce fait leur appartient.

 

LYCEENS AU CINEMA 2021-2022

2NDE3…LA CLASSE!
Comme chaque année, des élèves du lycée les Eucalyptus ont bénéficié, une fois par trimestre, du projet culturel annuel, interdisciplinaire, mené par la professeure documentaliste Mme Quilichini en partenariat avec l’Espace Magnan.
Ayant participé au dispositif « Lycéens au cinéma », les 34 élèves de la 2nde3, inscrits par leur professeure d’anglais Mme Fucher, ont pu voir, avec deux autres classes, le film américain Les Dents de la mer (Steven Spielberg, 1975) et les films français En Liberté (Pierre Salvadori, 2018) et Loin des hommes (David Oelhoffen, 2014).

Le premier était en version originale sous-titrée, ce qui représentait une belle opportunité linguistique pour les élèves. Il n’y a pas eu de séquences entières autour des films, mais plusieurs séances ont été consacrées aux échanges d’analyse et d’opinion, à l’oral puis à l’écrit sous forme de critique de film.

Le jour qui a suivi le visionnage du dernier film, Loin des hommes, les élèves ont pu échanger avec un intervenant extérieur, monsieur Pascal Génot. Ce dernier est scénariste et enseigne à l’université. Partenaire de notre établissement dans le cadre du dispositif  »Lycéens au cinéma », il a aidé les élèves des trois classes (et les enseignants !) à comprendre le contexte historique abordé dans le film. Celui-ci est une adaptation de la nouvelle « L’hôte » d’Albert Camus.

M. Génot a également attiré notre attention sur les effets visuels et les choix esthétiques du réalisateur pour défendre un propos engagé. Il a échangé pendant deux heures avec chaque classe, puis donné des pistes pour approfondir nos connaissances sur le sujet très complexe de la Guerre d’Algérie.

Sur la photo, de gauche à droite, l’intervenant et quatre élèves: Nisrine, Mme Fucher, Arthur, Monsieur Pascal Génot, Loula, Tom.

Les élèves de la 2nde3 ont suggéré quelques améliorations, parmi lesquelles la possibilité de visionner les films en anglais (sachant que ce dispositif est culturel bien plus que linguistique !), mais ils ont été tous enthousiastes de participer aux trois sorties culturelles.

Par ailleurs, ils ont été marqués par le dernier film dont ils ont compris certains aspects complexes, seuls, puis avec l’aide précieuse de M. Génot.
Celui-ci a invité les élèves à partager leurs impressions sur le film Loin des hommes et leurs expériences familiales (relations franco-algériennes, vécu des algériens et des « pieds-noirs » pendant et après la guerre).
Ci-dessous, des extraits d’avis et recommandations d’élèves en anglais.

PROJECT REVIEWS

Question: ‘’Did you like this cinema project and would you recommend it?’’

Fabio: ‘’I absolutely recommend other students to participate in this cinema project because it helps us improve our English. It also enables us to socialize with our classmates and with pupils from other classes. It’s a great way to make friends and learn while having fun.’’

Saif : ‘’We were able to watch three different films of three different film genres. There were always some moral and subtle, implicit messages. I enjoyed the fact that this school project was only about learning and sharing, not about having a good mark even if we had to talk about them in English in class, analyze them and write out film reviews.’’

Marwan & Axel: ‘’As far as we’re concerned, we wish the three films were in English because we think watching movies or series in English makes it easier for us to learn this language.
This project made us happy because we could learn things in a different place than classrooms.’’

Lenny: ‘’This cinema project was a really good experience to me. I liked the three movies we saw and what I preferred was the fact that we were mingled with other classes. We got acquainted with other pupils and it was a true social experience as well as a cultural one.

I recommend this project because we were able to discover some films that we wouldn’t have seen on our own. We could also have fun and share our impressions with other pupils, outside school and in class. Besides, it helps us become critical thinkers because adults help us analyze the films.’’

Nisrine: ‘’There aren’t any actual negative aspects to this project except the fact that these ‘’educational’’ films should be all in English. Far From Men was my favorite because it taught me about the Algerian War from a different angle. I advise other pupils to participate in this project because it is worth it, both on the cultural level and on the personal level.’’

FILM REVIEWS: FAR FROM MEN

Question: What was Far From Men about, and why did you like it?
Loula: ‘’The film Far from Men mixes human relationships, ethics and morals. I would have never watched it on my own so I’m happy I got to see it with the cinema project. From my point of view, Far from Men is mostly an emotional movie about friendship, loss and hope.

This film also shows us the dark side of humans and their cruelty: two rebel soldiers surrendered but they got killed anyway by the French soldiers. It made me very angry because I hate injustice.’’

Izack: ‘’I was disappointed that only one film was in English. Jaws is a suspense and horror film directed by Steven Spielberg and released in 1975. It is a must-see and there are incredible visual effects (back then) with eye-catching scenes. Far from Men, a French film with a great American actor called Viggo Mortensen, has got a deep plot which makes us reflect on wars, friendship and human condition in general. ‘’

Baptiste F:  »In Far From Men, what I really liked was Warren Ellis and Nick Cave’s music because it fuels the suspense and makes the film even more enjoyable even though some scenes were a bit slow.
I also liked the fact that the film dealt with the Algerian War of Independence and showed us how much violence and suffering it caused. Also, I was able to learn all that in English class because our English teacher registered us. It means that school subjects actually teach you much more than what you would expect! »

 

 

An Escape Game Adventure

Les 1ère2 célèbrent l’Europe !

Vivre l’Europe, s’ouvrir au monde, tout un programme et qui a une résonnance particulièrement actuelle.

Par le biais d’une proposition : la création d’un escape game ayant pour thème les pays européens, Mme Fucher, Mme Chassain, Mme Quilichini et Mark, l’assistant d’anglais, ont permis à 21 élèves de la classe de 1ère2 de s’inscrire dans la dynamique d’un projet collectif et de rendre concrète la pratique d’une langue vivante au lycée.

En premier lieu, les élèves ont pu expérimenter la réalité d’un escape game. Une sortie pédagogique à « Frontières Game » et « Aventure Escape Game » à Nice a été organisée afin de leur donner des pistes pour la création d’énigmes et autres jeux de réflexion. Simultanément, dans le cadre du cours d’anglais, les élèves devaient envisager un scénario global. Après répartition, chaque groupe avait la charge d’une
étape du jeu.

L’objectif annoncé par les organisateurs du concours était en priorité laisser libre-cours à l’imagination des élèves pour valoriser les langues et les cultures européennes.

De fin février à début avril, la constitution de l’escape game a pris forme à partir de recherches documentaires, d’exemples concrets d’énigmes, de familiarisation avec les outils numériques et de l’intervention de Mme Leggiero, journaliste indépendante, qui a guidé les élèves dans le domaine du droit (à l’image, d’auteur, banques de données et images libres de droit…).

Le projet « Jouons avec l’Europe » a permis d’atteindre plusieurs objectifs : aborder les thématiques du programme de langue à travers une pédagogie de projet, mener un projet plurilingue et interdisciplinaire, apprendre à être citoyen de l’Europe et du monde, diversifier les ancrages culturels, approfondir la culture européenne par le biais de la langue anglaise, développer les compétences numériques, effectuer des
recherches documentaires et apprendre les notions de droit (publications, auteurs etc), développer la créativité, la réflexion, l’esprit d’équipe et la coopération.

« Même si ce projet s’est révélé très chronophage avec adaptations et remises en question diverses, j’ai pu observer mes élèves s’investir avec grande motivation et plaisir. Cela m’a convaincue, une fois de plus,
que la pédagogie de projet et les méthodes alternatives d’apprentissage sont stimulantes et apportent autant aux élèves qu’aux enseignants. » K.Fucher

Madame Fucher, sans compter ses heures, a été particulièrement fière de ce groupe et du double projet mené ensemble : la sortie aux salles d’escape game dans le centre de Nice et le projet « Vivre avec l’Europe, s’ouvrir au monde ». Les élèves, enthousiastes et investis, ont pu jouer en anglais et toutes les équipes ont gagné. De plus, certaines énigmes les ont inspirés pour la conception de leur propre escape game, qu’ils ont su rendre intéressant et complexe pour des joueurs de tout âge et tous niveaux.

Nous vous invitons à lire les témoignages des élèves ci-dessous. En fin d’article, vous trouverez le lien vers notre escape game. Nous vous invitons à le tester sur votre ordinateur, en grand écran, pour une meilleure expérience !!!

Lien jeu

ESCAPE GAME 

ENJOY ! BUENA SUERTE ! BONNE CHANCE !

CHALLENGE ENERGIE MIXTE

Mardi 17 mai a eu lieu la 4e édition du Challenge Énergie mixte, permettant à des collégiennes et lycéennes de la région de découvrir les métiers du secteur de l’énergie et encourager sa mixité.

Pour la troisième année consécutives le lycée Les Eucalyptus a participé à cet évènement, organisé par Groupe EDF et le Campus d’Excellence Industrie du futur Sud.
Ce concours vise à sensibiliser le public féminin aux métiers techniques de l’énergie, invitant leurs jeunes interlocutrices à réfléchir sur les stéréotypes, les enjeux de la mixité en entreprise… et à élargir leurs perspectives sur la question de l’orientation. Nos élèves ont restitué un projet sous format numérique, accompagnées d’une marraine du groupe Dalkia filière d’EDF, portant sur la question de la mixité et les énergies renouvelables, en mettant un accent sur celles développées dans notre région.

Selon une enquête de Pôle emploi, 13 % des demandeurs d’emplois dans le secteur de l’énergie sont des femmes contre 87 % d’hommes. Stéréotypes, manque d’informations… De nombreux freins se dressent pour engager les femmes à intégrer à tous les niveaux, les branches techniques. Cette année, après une journée à l’IUT d’Aix Marseille à la Ciotat, nos jeunes lycéennes ont pu découvrir des parcours de formations dans l’enseignement supérieur dédiés à la filière énergie, avec la visite du chantier école en radioprotection encadrée par les étudiants de la Licence pro, démonstrations en situations de travail, d’innovations techniques, atelier de réalité virtuelle, atelier sur la place des femmes dans le nucléaire par l’association WIN France…parcours des stands « métiers » du Groupe EDF (hydraulique, nucléaire, thermique, distribution, services énergétiques…).

Cette Journée a été clôturée par la remise de prix au cours de laquelle les jeunes filles ; Aya EL MOUCHE-ASSABAF, Sultana KESMY et
Clarisse MARTI, trois élèves de seconde générale, ont remporté le prix du digital.

Clarisse « En plus de la découverte des métiers, l’implication dans un projet collaboratif, j’ai pu expérimenter la prise de parole devant un jury, cela a été une belle expérience » . Ce témoignage prouve l’intérêt de participer à un tel évènement, liant à la fois un parcours d’orientation futur à des pratiques pédagogiques transversales.

Bravo pour l’investissement de nos élèves.

« Loin des hommes » : la petite histoire dans la grande Histoire !

Echanges riches et instructifs entre les élèves de la classe de seconde 1 et Pascal Génot, analyses fines aussi : « Film poignant qui joue sur les sentiments de chacun des personnages » (Tom) ; « L’incident déclencheur arrive exactement au moment du début de l’insurrection (1954) et Daru l’apprend par le journal que lui montre son ami…Dès le début du film « on » est plongé dans une atmosphère pesante » (Hedi) ; «On peut faire un saut dans le temps – fin de la guerre et indépendance de l’Algérie – on ne peut plus revenir sur le passé» (Maximilien).

Le titre «Loin des hommes» a beaucoup fait parler les élèves, évoquant «un désert seulement avec la compagnie de ses élèves» (Ludivine), mais aussi le «milieu de l’Atlas algérien» «coupé du monde» (Elae), «au milieu de nulle part, n’ayant rien aux alentours» (Remy).
« Ils sont loin de l’humanité car les hommes qu’ils rencontrent sont comme des animaux : soit des prédateurs, soit des proies » (Léna). « Les soldats ou d’autres personnages sont présentés comme des êtres cruels et donc dénués d’humanité. Ainsi, ils ne seraient pas comme des hommes » (Georges).
« Loin des hommes » car personne ne les accepte » (Paul) Cet éloignement « ne signifie pas uniquement la distance physique mais aussi la distance morale. Ici l’homme signifie l’humanité avec un grand « H », donc loin de toute forme d’humanité » (Hedi), « l’éloignement de la condition humaine avec la guerre » (Ethan C).
« Loin des hommes », c’est « une atmosphère de conflit, de guerre, la guerre d’Algérie entre 1954 et 1962 » (Georges), un contexte marqué par de « fortes tensions entre des militants indépendantistes et des soldats de l’armée française » (Thomas F.)

Là, deux hommes voient leurs destins liés : « Daru, instituteur, commandant militaire, courageux (et) Mohamed, travailleur dans le blé, poursuivi par sa famille » (Nassim). « Mohamed se laisse plus porter par le destin sans se battre, alors que Daru, lui, veut contrôler sa vie » (Ugo). « Daru est d’origine espagnole, c’est un homme froid mais qui aide tout de même les gens qui l’entourent. Mohamed est un homme peu bavard mais reconnaissant envers Daru » (Andréa). « Daru est un peu misanthrope, il préfère être seul dans ses montagnes et a l’air d’éprouver un certain dégoût de l’humanité » (Léna).
« Ces deux personnages principaux passent par un chemin « loin des hommes » : ce n’est pas le plus court ni le plus rapide mais ils le prennent pour éviter de croiser des « cousins » de Mohamed » (Nathan E). « La relation ténue entre les deux personnages qui sont des opposés est incroyable : une relation fraternelle s’est installée » (Aya).

Le passage préféré des élèves dans une grande majorité est le « moment de la séparation » car s’il « marque la fin de tous ces événements, il marque également le nouveau départ pour ses deux personnages principaux » (Eliasse). « C’est le moment où Daru exprime toute la compassion qu’il a pour son protégé Mohamed » (Léna). « Quand (Mohamed) fait le choix de continuer dans le désert et de ne pas se rendre – comme Daru le lui avait conseillé – c’est très émouvant et un petit suspense naît pour le spectateur » (Ludivine). « Tous deux se rencontrent alors qu’ils pensaient être seuls et se séparent alors qu’ils pensaient avoir brisé cette solitude » (Yassine).
« Loin des hommes », c’est aussi une « réalisation de film très réussie car il y a de moins en moins de films réalisés avec des décors naturels » (Elae). « Ces décors aident à l’immersion du spectateur » (Georges), « le fait qu’ils aient tourné les scènes en Algérie » (Nassim) ; « le désert d’Algérie, un désert dangereux où le temps est aléatoire » (Sofyen). « Ils se trouvent dans la chaine montagneuse de l’Atlas, ce qui donne de belles images » (Andréa). « Les décors sont magnifiques » (Aaron). « Les décors naturels rajoutent un sentiment de « vrai » et appuient encore sur le contexte historique, ce qui rend le film « plus vrai que nature » (Tom).

L’intervention de Pascal Génot, particulièrement bien documentée, a permis d’éclairer les aspects historiques bien sûr mais aussi les notions de philosophie morale et politique ainsi que les dimensions esthétiques et narratives choisies par David Oelhoffen : « le sens de certains gestes, de certaines scènes nous a été expliqué de façon claire et compréhensible » (Ludivine). « J’ai compris qu’il y avait deux fins : la première qui concerne Mohamed, avec son exil chez les nomades et la fin de Daru, qui arrête d’enseigner » (Ugo). « Pascal Génot nous a bien expliqué la fin qui était trouble car on ne savait pas quel était le sort de Mohamed, de se rendre ou de commencer une nouvelle vie » (Sofyen)
« Il m’a aussi permis de mieux comprendre les personnages et leurs choix » (Nathan E), « et rendre plus juste l’histoire autour de la colonisation par les Européens » (Hedi), « grâce aux différentes études menées à partir d’extraits, avec des commentaires de certains camarades, en observant les moments forts du film » (Eliasse).

En résumé, même si certains élèves auraient aimé plus d’action, le film a su les toucher : « C’est un film très marquant que j’ai beaucoup apprécié regarder ! » (Thomas F.), « une atmosphère remarquablement prenante » (Maximilien), « on s’attache aux personnages » (Paul), « j’ai bien aimé le film dans l’ensemble, surtout les scènes de guerre, un film très instructif » (Thomas A.). « Très beau graphiquement, de beaux décors et un bon son ! » (Loan).
Comme l’a conclu Pascal Génot « On perçoit toujours un objet artistique en ayant des horizons d’attente spectatoriels! ». Au-delà du ressenti esthétique, « Loin des hommes » nous enseigne la Mémoire… les mémoires qu’elles soient collectives ou individuelles, et nous permet de nous questionner nous-mêmes!

Lien interview

Univers médiatique et fake news : comment l’image peut-elle (nous) tromper ?

« Entre rumeurs, théories du complot, vidéos et photos sorties de leur contexte, les fake news pullulent chaque jour » (Association Fake Off). En spécialiste de l’information, Madame Pinaud, chargée de communication, a partagé, lors d’ateliers avec différentes classes du LGT, ce en quoi l’image pouvait induire en erreur, comment des rumeurs et fausses nouvelles étaient créées et surtout diffusées à large échelle pour devenir la plupart du temps virales et enfin quels outils existent et nous aident à être vigilants !

Se questionner sur les sources de l’information, sur les auteurs, de photos et d’images notamment, étant diffuser sur internet, via les réseaux sociaux la plupart du temps, a permis aux élèves de plusieurs classes de terminale et de la classe passerelle de prendre en compte certains travers et dérives actuels. Savoir distinguer les vraies informations des fausses est un enjeu essentiel pour tout citoyen, encore plus dans un contexte d’élections présidentielles.
Des exemples connus de détournement de l’image, appelés aussi deepfakes, ont pu inquiéter voire complètement déstabiliser des carrières artistiques, politiques…

Le pouvoir des images est particulièrement accentué aujourd’hui (cf. la notion de « société de l’image » reprise dans de nombreux médias), on peut « faire parler » certaines images, certaines photos en les retouchant par exemple ou d’après un cadrage, une perspective différents. C’est ce que Madame Pinaud a démontré lors des ateliers « Le Vrai du Faux » qu’elle a proposés aux élèves. On peut véritablement parler de mise en scène de l’information, un angle de prise de vue est un choix et peut signifier une analyse tout à fait diverse selon les personnes qui regardent. Dans ce nombre toujours plus grandissant de partages d’images ou de vidéos, la meilleure attitude reste de repérer l’auteur, de faire attention à la source…

Lors de ces interventions, les élèves ont rencontré, puis échangé avec une professionnelle de l’information, témoignant de ses propres expériences et n’hésitant pas à partager autour de sa pratique quotidienne du décryptage de l’information. Transmettre un usage du numérique responsable en 2022, tel est l’enjeu pour la formation de citoyens éclairés !

Espace et Temps au cinéma : l’Art à la rencontre des Sciences…

Le cinéma, langage interdisciplinaire par excellence, convoque un très grand nombre de champs scientifiques : la Physique, la Chimie, les Sciences cognitives, la Biologie, les Techniques et Sciences de l’ingénieur, les Sciences économiques et sociales, les Sciences humaines. L’art cinématographique n’existerait pas sans inventions et mises en œuvre techniques ni sans spectateurs capables d’observer, analyser, argumenter ou juste apprécier !

Les sciences et techniques ont souvent fait l’objet de sujets de films, biopics de figures scientifiques marquantes ou films de science-fiction. A l’inverse, la fiction (livres ou films) a elle aussi pu inspirer les scientifiques et ingénieurs pour de futures découvertes et inventions : S.Spielberg qui inspire de nouveau design de lunettes de réalité virtuelle dans Ready Player One ou I.Asimov qui développe l’idée du robot dès 1967 dans son recueil de nouvelles Les robots, pour ne citer que deux exemples. Le cinéma peut donc être à la fois un outil de vulgarisation scientifique, un outil de recherche ou encore un objet d’étude scientifique.

A partir de la projection du film documentaire de Luc Jacquet « La glace et le ciel », les élèves de la classe Passerelle ont ainsi pu découvrir le parcours exceptionnel de Claude Lorius, célèbre glaciologue et scientifique français. Il alertait déjà il y a plus de 40 ans sur l’impact de l’homme sur la Nature, dans le temps que l’on a depuis appelé l’Antrhopocène, « nous avons sonné l’alerte en sondant les bulles d’air prisonnières des glaces de l’Antarctique et montré que l’histoire du climat était liée aux activités de l’homme » C.Lorius. « L’un des premiers scientifiques à avoir parlé de réchauffement climatique ! » Christophe. « Ce que je retiendrai de ce film et du parcours de C.Lorius, ce sont les difficultés et les risques entrepris ! » Eliot. Mais était également abordée en débat la question des procédés techniques qui permirent la réalisation des images et films d’archives relatant les exploits de ces véritables aventuriers, restant vivre plusieurs mois dans le froid polaire de l’Antarctique et menant à bien toutes leurs expérimentations permettant d’immenses avancées scientifiques. La science et l’image étaient ainsi historiquement liées !

Dans le cadre de l’atelier proposé par Pascal Génot et spécialement conçu pour nos élèves de seconde à profil scientifique, deux axes ont été abordés. En s’appuyant sur de nombreux extraits de films, les notions « du plan au montage » et « mouvement et rythme » étaient décrites et détaillées : l’image en mouvement, la notion d’espace/temps, la vitesse de l’image, le format et le cadre ainsi que l’invention du montage mais aussi le mouvement dans le plan et le rythme en tant que tel. L’analyse de l’un des plus anciens films du patrimoine cinématographique mondial : « L’entrée en gare de La Ciotat » réalisé par les Frères Lumière en 1896 a particulièrement passionné les élèves ! Pascal Génot a également fait référence au langage cinématographique, à l’origine scientifique et technique : la notion de cadre / portion de l’espace infini réel ; le champ/personnages ou objets se déplaçant dans le cadre ; le hors-champ/ce qu’on ne voit pas dans le cadre ; le plan/plus petite unité physique dans la réalisation d’un film ; la prise de vue/ce qui est filmé…

Autant de connaissances transversales qui auront enrichi le bagage culturel des élèves et qui leur servira sans aucun doute quel que soit leur projet d’étude à venir. N’oublions pas que les réalisateurs ont souvent été visionnaires ou du moins précurseurs des progrès de la science donc de la société humaine… « Le cinéma est pour moi un art tridimensionnel, avec ma caméra, j’ai le sentiment de sculpter l’espace et le temps ! » D.Cronenberg

Dans l’univers électroacoustique avec Merakhaazan !

Dans le cadre de l’enseignement de Culture générale, Madame Blanchot a conçu un atelier pédagogique pour que les deux années de BTS ELT partagent plusieurs séances avec Merakhaazan : parcours, compositions, techniques. Le thème BTS « De la musique avant toute chose ? », reprenant un vers de Paul Verlaine, aura particulièrement bien été illustré lors des échanges et durant tout l’atelier !

Après une introduction musicale, Merakhaazan a présenté aux étudiants son parcours, ses procédés de création, l’évolution technique dans son jeu, beaucoup de questions ont émergé ensuite : « Est-ce que vous pouvez tout jouer ? Jules « Pas tout à fait mais il est vrai que j’expérimente beaucoup de styles » Merakhaazan ; « Comment faites-vous pour créer un morceau ? » Lounis « Il m’arrive de composer à ma table mais la plupart du temps je cherche sur la contrebasse, je « gratouille », je laisse aller mes sensations et j’essaie de bien répartir les sons trouvés dans le spectre, du grave à l’aigu en général. Ma marque de fabrique ce sont plutôt des morceaux mélancoliques ! » Merakhaazan.

A la question de Killian « Pourquoi avoir choisi la contrebasse ? » Merakhaazan a beaucoup développé, faisant ressentir sa passion à l’auditoire « Je suis pas mal autodidacte même si j’ai fait le Conservatoire et j’ai surtout « flashé » sur l’instrument même si j’avais commencé à apprendre à jouer sur une basse électrique. Ce que j’ai aimé c’est le son, les sons que la contrebasse donne, le contact des cordes aussi…J’expérimente beaucoup avec l’instrument : je crée des sons en caisse claire, je me sers du bois, je crée d’autres sons « les cordes au doigt », jouer avec l’archet mais aussi avec un médium de guitare, je peux vraiment créer une gamme infinie de sons, cet instrument est illimité. Rif funk, solo rock, beat rap, gimmick pop ou mélopées orientales, cela m’amuse de trouver des solutions pour arriver à ce que je veux entendre ! » Merakhaazan

Les questions plus techniques ont ensuite été évoquées, les étudiants particulièrement intéressés par toute l’installation électrique autonome et le matériel utilisé par Merakhaazan « J’utilise un « looper », cela me permet d’enregistrer des sons au fur et à mesure et de créer des « boucles », ça retranscrit les fonctions d’autres instruments. Récemment, on m’a fabriqué une pédale ampli sur mesure et qui sera customisée spécialement pour moi dans l’esprit Dune !!! » Les échanges entre connaisseurs d’électrotechnique se poursuivent, conseils en installations non dépendantes et questionnements sur la transition énergétique…

Les deux ateliers suivants se sont déclinés en plusieurs activités : les étudiants, ayant en amont réfléchi avec leur enseignante, sont encouragés à venir avec une image, un extrait de film, un texte les inspirant. Merakhaazan à partir de ces choix lui étant soumis et expliqués, improvise totalement et en direct. Puis ce fut au tour de Merakhaazan d’improviser en fonction de son ressenti du jour, plusieurs morceaux joués au fur et à mesure desquels les étudiants exprimaient leurs émotions, leurs impressions…

Après quelques échanges autour des goûts musicaux de chacun, une question restait cependant en suspens : « Arrivez-vous à vivre de votre art ? » Evan « Oui, j’ai de la chance, je travaille souvent en collaboration, « Clameurs » avec Sarah Procissi, joueuse de Oud électrique, des compagnies de théâtre, des chorégraphes font aussi appel à moi. Je fais des concerts, récemment j’ai vécu un moment exceptionnel à l’occasion de C pas classique, j’ai joué avec l’Ensemble Baroque de Nice. Je ne suis pas riche, si c’est ça que tu veux dire, mais ce qui me motive, c’est le sentiment de faire ce qui me plaît, d’être heureux en faisant de la musique ! » Belle morale, message optimiste et qui peut donner envie de réaliser ses rêves…

L’atelier vu par les étudiants

« Le thème imposé en culture générale est le thème de la musique. J’ai trouvé ça très ludique et très interactif de l’aborder par des cours de musique » (Evan). « Ça nous a sortis de notre culture musicale » (Enzo). « Cela nous a permis d’apprendre plein de choses que nous ne connaissions pas mais aussi d’ouvrir notre panel de genres musicaux » (Evan). « La première séance de présentation était pleine d’informations nouvelles et a permis d’enrichir ma culture personnelle » (Martin). « Ces séances avec le contrebassiste ont été une façon d’illustrer le thème différemment, et cela était vraiment sympathique » (Mathieu). « Ces séances m’ont permis de mieux comprendre les émotions que la musique peut transmettre » (Romain).

« Avant notre rencontre, je pensais que la contrebasse servait uniquement à accompagner les musiques » (Hugo). « Le musicien utilisait la contrebasse de manière atypique. Une façon que je n’avais jamais entendue » (Ludovic). « J’ai aussi particulièrement apprécié son approche non « traditionnelle », malgré qu’il ait fait le conservatoire, son approche plus populaire et la multitude de styles différents maîtrisés » (Jules). « Les percussions, les pédales d’effets et la pédale de boucle lui permettent de créer des musiques complètes en étant seul » (Hector), « un orchestre avec un seul instrument ! » Son style de jeu rappelle l’Orient et l’Asie, mais il peut nous faire ressentir des ambiances telles que la guerre, les batailles maritimes ou même le désert » (Charles).

« Cette contrebasse a plusieurs « modes » avec le fameux mode électro auquel je ne m’attendais pas du tout, me faisant penser à la guitare électrique » (Karim). « Je ne savais pas qu’une contrebasse pouvait jouer des sons d’autres instruments » (Dylan). « […] ma plus grande impression porte sur la conception de l’instrument qui aborde en grande partie l’électronique de puissance et un mécanisme particulier de par sa modélisation » (Mouhamadou). « J’ai trouvé ça intéressant quand on a parlé d’autonomie énergétique » (Guillaume), « de comprendre le fonctionnement de son instrument et l’électronique autour » (Florian). « J’ai découvert tout un monde autour du hardware musical (le côté technique, les remarques à ce sujet, le matériel) » (Kylian C.).

« Ce que j’ai préféré, ce sont ses improvisations sur nos images » (Jules). « J’ai beaucoup aimé l’activité où l’on devait décrire ce à quoi nous faisait penser le morceau, surtout le premier qui m’a vraiment donné l’impression d’un voyage dans des paysages magnifiques et parfois inquiétants » (Lilian). « En fonction des mélodies, j’avais l’impression qu’une partie posait une question et que l’autre répondait » (Dylan).

Pour l’ultime rencontre, Merakhaazan proposa une performance musicale destinée aux deux groupes classes réunis ainsi qu’à leurs enseignants. « Nous remercions particulièrement Monsieur Ambroggi qui grâce à ses photos nous permet de garder une belle trace de cette expérience. »
Un immense MERCI à Jean-Christophe Bournine pour ce moment unique de partage ! « Je trouve que le musicien est un excellent artiste » (Serhat). « On sentait qu’il ressentait sa musique » (Mathys). « Un grand merci à lui et bonne chance pour ses projets dans l’avenir » (Lucas). « Merci pour ces découvertes !» (Hugo).

Le cinéma de Pierre Salvadori ou comment réinventer les histoires !

Impressions de la 2de2

« Le film met en scène Yvonne, jeune inspectrice de police, qui découvre que son mari, le capitaine Jean Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Elle doit néanmoins entretenir la mémoire d’un bon père auprès de son fils Théo. Elle doit aussi compter avec Louis, son collègue amoureux d’elle et ancien partenaire de Jean. Déterminée à réparer les torts commis par son époux, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Antoine retrouve sa femme Agnès et sa vie d’avant… en apparence seulement car il est bien décidé à devenir le délinquant qu’il avait été accusé injustement d’être ! C’est ainsi que « l’histoire est à la fois originale et ordinaire » (Enzo).

Les situations sont cocasses, « plusieurs quiproquos sont vraiment drôles » (Samira). Certaines scènes sont absurdes, « illogiques » (Cyril). « Le comique de répétition est drôle aussi. On peut prendre pour exemple les scènes où Yvonne raconte l’histoire de son père à Théo, en déformant l’histoire à chaque fois et en la rendant grotesque » (Dorian). Renato et Lucas ont bien noté et apprécié « l’humour décalé » qui traverse le film.

Néanmoins, dans l’absurdité des situations, nous retrouvons des personnages ordinaires ou avec des profils plus ou moins convenus : fonctionnaires de police, inspecteur corrompu, faux coupable. « Ils sont dans des cases au début du film » (Jonathan). Et ils se retrouvent aux prises avec des événements qui les dépassent. A leur façon, ils essaient de réagir « avec une certaine conscience du bien et du mal, parfois contraire aux normes de la société. Ils sont ce que nous pouvons être chaque jour, ils nous amènent à réfléchir sur nous-mêmes » (Valentin). Leur marge de manœuvre, leurs réactions, s’exercent « en liberté », en dehors de cadres légaux ou conventionnels.
Ainsi, le « mélange des émotions », revendiqué par Pierre Salvadori pour son œuvre, n’a pas échappé aux élèves. « J’ai aimé ce film car il y avait toutes sortes de scènes, émouvantes, drôles, tristes, joyeuses » (Manon). Le rire, l’injustice, le bien et le mal, mais aussi l’amour : sentiment amoureux et amour filial. C’est ce dernier qui semble le plus avoir ému nos élèves. Son évidence et sa banalité sont magnifiées dans le film à travers la mémoire de Jean Santi chez son fils Théo. « J’ai aimé les histoires racontées par la mère à l’enfant » (Tristan). « Le film veut donner un message fort et émouvant sur les histoires de famille » (Alexis).

Lorsque Yvonne apprend la vérité sur son mari, « elle essaye de retirer l’admiration du fils pour son père, ce n’est pas très juste » Rihem rejoint là le réalisateur : « Cette histoire m’est venue parce qu’un jour ma mère m’a dit : « je vous ai toujours décrit votre père comme un héros dans le soleil couchant, mais c’est aussi un homme compliqué. » Je l’ai arrêtée immédiatement, car je ne voulais pas savoir la suite ! »

Ainsi, Pierre Salvadori a donc remporté son pari auprès de nos élèves. « Ce film a réussi à faire de sujets assez graves un film comique, amusant » (Romain). Ceux-ci ont bien saisi que « le sujet du film, c’est l’importance des histoires dans nos vies, l’importance de la fiction, des récits, de la poésie. La fiction nous sert à raconter à nos enfants d’où l’on vient et à perpétuer une légende familiale plus ou moins réelle. » Elle sert aussi la folie incroyable qui résulte du sentiment d’être totalement « En liberté ! », par rapport aux lois ou aux conventions sociales. »

Impressions de la 2de1

« Quelle attitude adopter lorsque l’on est accusé à tort et que cette accusation a volé huit ans de votre vie ? Cette question posée en filigrane de l’excellent film « En Liberté ! » de Pierre Salvadori a beaucoup interrogé les élèves de 2de1.

Antoine Parent (Pio Marmaï), honnête joaillier, voit sa vie basculer lorsqu’on le reconnait coupable du braquage de la bijouterie dans laquelle il travaille. A sa sortie de prison, il n’est plus le même, « le fait d’être accusé d’un crime qu’il n’a pas commis va lui faire faire ses crimes » (Max). « Ses réactions finissent par correspondre aux paroles des policiers » (Georges). « Le film montre à quel point une fausse accusation peut détruire la vie de certaines personnes (…) l’accusé, alors « coupable », se fait tellement convaincre par son accusation que lui-même y croit et devient ce qu’on l’accuse d’être, à tort » (David). « Antoine est donc prisonnier de son sentiment de culpabilité » (Eliasse). Il reçoit paradoxalement une aide d’Yvonne (Adèle Haenel), la veuve de Jean Santi (Vincent Elbaz), le policier véreux qui l’a fait incarcérer pour profiter des fruits du larcin. Yvonne – elle-même policière – entreprend de réparer les torts de son mari en couvrant les exactions d’Antoine. Se crée alors « une sorte de triangle amoureux pour Yvonne, en ayant de la peine pour (lui), l’encourageant à continuer de faire des crimes » (Georges). Plus Antoine monte dans l’estime d’Yvonne, plus son défunt mari se dégrade, à l’image de l’histoire du soir qu’elle raconte à son garçon et qui subit les détériorations dues à sa colère et rancœur. « Yvonne crée un film elle-même grâce à son imagination pour montrer la vraie nature de son mari à son fils » (Sultana), « plus elle découvre qui était réellement Jean, plus elle raconte une histoire où il se blesse, ne se défend pas » (Léna). « Les changements dans l’histoire peuvent être comparés au scénariste cherchant de nouvelles idées » (Wylan). « Le film était donc fait autour de ce mini-film, c’est une sorte de mise en abyme : le public regarde le film expliquant le film » (Léna), « on a le sentiment d’un double film, d’un film parallèle au film » (Ludivine).

Mise en abyme, « double film » et même triple film, si l’on en croit David : « les personnages vivent tous leur petit film, Yvonne en essayant de « sauver » Antoine, le fils d’Yvonne avec les histoires de son père, et Antoine, avec ce qu’on pourrait caractériser de « combat contre la vie » ».
Mais il n’y a pas que les acteurs, à l’intérieur de la fiction, qui se fassent leur histoire, le spectateur n’est pas en reste : « l’intérêt de ce film est de reconstituer les pièces du puzzle pour (vous) faire votre propre film, qui vous appartient et qui permet de vous identifier et de vous poser certaines questions existentielles sur vous et votre entourage » (Max).

C’est à chacun, en effet, de se forger un avis. « A la fin du film, nous voyons le fils d’Yvonne, rêver en bien de son père, malgré toutes les accusations qu’il a subies. Cela pourrait montrer que peu importe les choses dites sur vous, seules les plus brillantes peuvent vous faire briller dans les yeux des gens ! » (Thomas). »

A écouter, le podcast du débat autour du film animé par Aya, Paul, Tom !

Le mot de la fin à Adrien Dénouette, critique cinéma : « Dans l’inconscient collectif, les pères sont définis par l’absence ; ce sont les mères qui racontent les histoires…elles font l’Histoire ! »